Description
Artiste en résidence à l’Usine Utopik à l’automne 2019, (…) Sophie Carles est tout de suite sensible au bâtiment et à la lumière de cette ancienne serre horticole désaffectée, qui évoque celle de ses grands-parents dans la région de Nice. Mais l’histoire locale fortement marquée par la deuxième guerre mondiale l’invite à poursuivre son travail sur la mémoire et l’oubli. De Saint-Lô, dite “capitale des ruines” par Samuel Becket, à Granville ou à Caen, l’artiste, dont toute la démarche photographique fait l’éloge de la lenteur, parcourt des dizaines de kilomètres, ponctués par ses rencontres avec une population qui a cherché à oublier plus qu’à se rappeler ses blessures et les bombardements commis par… les “alliés” américains. (…) Son Hasselblad, doté d’un dos numérique, et sa “chambre” vont lui permettre d’engager, au cours d’un lent et riche processus de réalisation, une forme de dialogue avec son œuvre en gestation, qu’elle peut sublimer au-delà de son aspect purement documentaire et qui peut lui offrir des inattendus heureux.
Le thème qui l’occupe principalement ces dernières années est celui des “ruines contemporaines”, entendez par là les bâtiments industriels désaffectés, abandonnés par l’homme et dont la dégradation, voire l’effacement sur leur territoire, est bien plus rapide que celui de nos “belles ruines” historiques ! (…)*
*textes de résidences – Odile Crespy (extraits)
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